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ALLO MAMIE BOBO…

Restons dans l’ultra-frais laitier. Mamie Nova, marque un peu schizophrène entre le laitage de cantine vendu par pack de 24 pots et ses yaourts énormément gourmands en gros pots de carton, lance une campagne de publicité presse / affichage pour ces fameux yaourts gourmands. L’idée revendiquée est de créer une « symbiose avec les consommateurs » à travers 10 visuels différents qui mettent en scène les parfums très originaux de la gamme, signés par une phrase choc qui renvoie, en abyme, au consommateur type (à voir sur www.mamie-nova.com).
L’idée de la petite saga est sympathique mais le problème est que le portrait de la cible dessiné par les 10 annonces ne l’est pas du tout : au lieu du bon vivant décomplexé et curieux de goûts nouveaux qu’on aurait imaginé, nous voilà avec une prétentieuse caricature de bobo, snob (voir visuel litchi, cappuccino), sans principes (chocolat blanc) ni cervelle (fruit de la passion)…

VACHEMENT BON !

Une nouvelle marque dans l’univers de l’ultra-frais laitier, ce n’est pas si fréquent : Les 2 vaches viennent de pointer leur museau avec un positionnement bio dûment labellisé. C’est signé Danone mais avec une approche très différente des lancements habituels du géant du yaourt (cf la sortie il y a un an de la navrante gamme Senja : mattraquage pub, référencement massif pour un produit vraiment pas convaincant).
Différence numéro 1 : c’est non conventionnel. Voilà une gamme de produits en rupture avec à la fois l’univers du yaourt et celui du bio. C’est une petite gamme rigolote, ludique (pourtant ne cible pas uniquement les enfants), colorée… les myrtilles sont « très sauvages » et « pas même d’emballage carton autour des pots : c’est plus naturel ! ».
Différence numéro 2 : c’est discret. Pas de pub media, seulement un site Internet www.les2vaches.com et on compte sur le bouche à oreille. Le référencement se fait judicieusement mais sans excitation (Monop, Carrefour, Auchan).
Différence numéro 3 : c’est transparent et c’est peut-être cela qui surprend le plus : le produit raconte tout de son histoire, de comment l’idée en est venue chez Danone (en l’occurrence des US) à la photo de la fermière qui élève les fameuses 2 vaches. On peut d’ailleurs choisir d’en parrainer une… C’est séduisant ce côté « on vous dit tout » et en même temps ambivalent : si ce n’était que de la mise en scène ? C'est presque trop honnête pour être vrai... Pour gagner la confiance du consommateur il faut peut-être plus que deux coups de cuiller à pot de yaourt !

DOG WALK ON CATWALK

Vu dans le programme de l’animation « Bêtes de Mode » organisée par les Galeries Lafayette du 13 septembre au 7 octobre pour présenter ses collections Automne/Hiver : un concours du chien le plus chic !
Nos petits amis sont invités à un casting, sous le haut patronnage de Marie Poirier, « prêtresse du stylisme canin ». Une grande finale aura lieu au magasin d’Haussmann le 28 septembre.
On peut aussi, plus modestement, faire relooker son chien.
Un autre événement dans le même programme : le « show des bêtes de mode », s’adresse, cette fois, à des jeunes femmes qui seront maquillées « théâtralement » et couvertes de plumes (par Lemarié), dans l’idée d’être transformées en animal. Pour finir elles seront photographiées… dans une cage.
Voilà donc les maîtresses en cage pendant que les chiens défilent sur le podium.
Programme complet sur www.galerieslafayette.com

INUSABLE METHODE BOSCHER

Dans le prospectus de rentrée des hypermarchés Leclerc, au milieu des fournitures scolaires, la fameuse méthode Boscher (des éditons Belin) « qui va bientôt fêter ses 100 ans », avec sa petite couverture rétro des enfants qui lisent sous un pommier.
Culte de la nostalgie, dans la mouvance « Choristes » ? Pas du tout, car comme le précise le prospectus, cette méthode « est remise au goût du jour par les nouvelles directives gouvernementales qui prônent le retour à la méthode syllabique ». Avec les enjeux que l’on sait : les parents et la plupart des enseignants réclament depuis des années le retour au B-A-BA, et les concepteurs de programmes de l’Education Nationale ne démordent pas de la méthode globale qui aurait pourtant déjà produit des générations entières d’illettrés. En fait, Leclerc prend position dans un débat citoyen très virulent. Une manière supplémentaire de faire le commerçant « engagé » ?
Notons aussi que, d’après le Point, il se vend 80 à 100 000 exemplaires par an de la fameuse méthode ; soit pas loin de 15% de chaque classe d’âge équipés (alors que certains exemplaires doivent servir pour 2, 3 4 ou plus enfants !). Autrement dit, c’est un vrai produit de grande consommation qui a toute sa place dans les rayons d’un hyper.
Un petit concours à cette adresse, pour l’anniversaire de la centenaire :
www.methode-boscher.fr/grand-jeu-concours-methode-boscher.html
C’est sympa mais on ne sait pas trop ce qu’il y a à gagner !

EN TOUTE CLIENTE DE LA REDOUTE SOMMEILLE UNE FASHIONISTA

Voilà que La Redoute teste un mailing signé de Sophie Delaine, « Responsable Stylisme à la Direction Prêt-à-Porter » : le ton est donné, il s’agit de mode et cela n’a rien à voir avec les offres habituellement envoyées aux ménagères / mères de famille qui incitent à l’achat de blouses sans manche pour passer la serpillère, d’alèses anti-acariens et de garde-robe économiques pour la rentrée des classes.
Là donc il s’agit des « produits qui seront au cœur de la mode » : on est découvreur de tendances et on vous offre d’ailleurs un twin-set chocolat en acrylique, plutôt joli sur la photo même si il n’a rien d’avant-gardiste. Et on me l’envoie à moi « parce que j’ai un goût sûr, parole de styliste ! ». Sophie, n’en rajoutez plus… je suis tellement émue que l’on ait enfin compris que j’avais du style et de l’allure, que je vais immédiatement passer une commande.
Et au cas où j’hésiterais encore, Sophie précise que mon twin-set cadeau a été « dessiné en France » : ce n’est pas tant du patriotisme économique (il a probablement été fabriqué en Chine) qu’un ancrage supplémentaire dans la créativité de la mode française…

LE CATALOGUE IKEA 2007 : TOUT BOBO, TOUT NOUVEAU

Comme chaque année les Français et les Françaises rentrent de vacances et trouvent dans leur boite aux lettres le nouveau catalogue Ikea.
Des influences nouvelles visibles dès la couverture : exit le « jeune habitat », studio d’étudiant équipé de meubles en kit et de design mêlant pin scandinave et inspiration high tech ; exit l’ambiance « gentille famille de banlieue américaine » des catalogues 2005 et 2006 avec son mobilier en fer forgé et son lit king size tout débordant d’oreillers à fleurs. A noter que les deux dernières éditions du catalogue présentaient des lits en couverture, tendance nesting !
Cette année on repasse au salon, avec un canapé accueillant et une petite fille qui joue (aux petits chevaux ?) : valeurs affichées : famille et ouverture. Et surtout la maison Ikea se « boboise » complètement : un appartement classique avec belle hauteur sous plafond, immense fenêtres, murs et rideaux de lin taupe (pour le côté « Bourgeois ») ; coussins à motifs ethniques (style wax africains notamment), mélange d’imprimés et de couleurs à la limite de la dissonance pour le côté « Bohème ».
Le fil conducteur du catalogue est dans la même veine Bobo : contestataire en apparence : « Il est temps de se retrouver ! Réagissez » ; « Et si vous changiez de vie ? ». Quand on creuse il ne s’agit pas de faire la révolution mais juste de prendre soin de soi et de sa petite famille en privilégiant l’espace, la détente, la sérénité… bref, un programme que ne renierait pas les spas et hôtels 4* les plus élitistes !

« A TOUT SERVICE »

Une bonne idée vue chez But, dans le (toujours sinistre) espace d’accueil de l’entrepôt où les clients viennent retirer leurs achats : le flyer d’une petite société, « A tout service », qui propose le montage de meubles en kit à domicile : « pour toutes les petites tracasseries de l’habitat, pour toutes les petites bricoles que vous ne pouvez ou ne savez pas faire… » .
Voilà une proposition astucieuse dans le domaine en pleine expansion des services à la personne. Il y a certes 60% de Français qui déclarent adorer le bricolage (Ifop 2003)… mais cela fait toujours 40% que le tournevis et la perceuse ne passionnent pas, voire rebutent complètement. (et le pire c’est que c’est impossible à avouer en société à une époque où il est de bon ton de tout savoir faire soi-même !).
Mission pour les enseignes concernées : proposer ce service (en créant des partenariats avec des artisans du genre d’A Tout Service) et les proposer en décomplexant ceux qui y auraient recours !