Depuis l'invention des "Produits Libres" par Carrefour en 1976, la mise en scène dans les rayons des produits en marque propre par rapport aux grandes marques a toujours été une question houleuse entre les industriels et les grandes enseignes de la distribution.
Les grandes marques ont réussi à occuper et à conserver la meilleure place (à hauteur des yeux) pendant longtemps... mais ont perdu beaucoup de terrain ces dernières années : les distributeurs se sont mis à soigner davantage leurs "MDD". Ils ont clarifié la segmentation de leur offre entre gammes discount, pas forcément mises en valeur mais indispensables pour défendre leur "image prix", et gammes en marques propres (produits Carrefour, Marque Repère chez Leclerc...) qui ont droit désormais au devant de la scène. Des produits moins chers que les produits de marque, mais offrant le même niveau de qualité... voilà de quoi séduire le consommateur et généralement il n'est pas utile d'en dire plus. La comparaison des étiquettes parle d'elle même ; les industriels dont les produits se sont trouvés relégués le plus souvent au niveau des genoux et des hanches des consommateurs ont déjà avalé bien assez de couleuvres.
Bien assez ? pas si sur, à en croire ce dispositif observé il y a quelques jours à la station service d'un hypermarché : devant les bouteilles de gaz sagement alignées dans leur présentoir grillagé, une immense affiche proclame sans vergogne : "Ici la moins chère, c'est la nôtre". Ce que tout le monde sait déjà, mais le voir écrit de manière si éloquente ne peut qu'ajouter de l'huile sur le feu de l'inquiétude des industriels. On ne peut pas s'empêcher de penser que la prochaine étape pourrait bien être "et si finalement on n'en proposait qu'une, et justement la nôtre ?"